• Chapitre 64 : Il y 'aura de l'amour ici.

     

    La nuit tombe, il fait de plus en plus froid, mais les gens sur la scène se battent encore pour savoir qui va chanter. Peut-être parce que c'est notre dernière nuit ici et que tout le monde décide de finir en beauté. Il y a aussi ceux qui se sentent trop fatigués pour continuer et qui partent pour avoir une bonne nuit de repos. Je l'ai remarqué quand je suis allé chercher quelque chose dans notre chambre. J'ai vu que des personnes se séparaient en plusieurs groupes et jouaient aux cartes. (J'aimerais pouvoir me joindre à eux.) De nombreux campeurs se sont réfugiés dans la zone de stockage. Ils écrivaient dans les journaux des autres sur leurs expériences ici en guise de souvenirs.

    Quant à mes amis et moi ? Eh bien, on est juste en train de traîner en ne faisant pas grand-chose au rez-de-chaussée. Tout à l'heure, je suis allé aux toilettes avec Palm (On est déjà morts tous les deux de toute façon) et on est tombés sur un énorme gecko ! On a tous les deux crié à pleins poumons. Ohm, Earn, Pete, Joke, Nant, Pong et Phun se sont précipités à la vitesse de la lumière en pensant que l'on avait vu un fantôme (ou que l'on s’était fait assassiner pour de vrai). Mais sérieusement ! Ce monstre de gecko n'en était pas moins terrifiant qu'un fantôme ou un meurtrier. Il avait la taille de mon bras ! Ses yeux étaient rouges et brillants. Je n'avais jamais été aussi près d'un gecko de toute ma vie. J'ai cru que j'allais m'évanouir. 

    Palm et moi, on s'est fait impitoyablement taquiner pendant les deux heures suivantes sur ce qui est arrivé. (J'espère que ça vous a plu.) Ensuite, on a décidé de faire une partie de cartes et d'écrire dans les journaux des autres campeurs.

    Pendant que j'attends que Nant décide de se coucher ou pas, Phun se penche vers moi et me pose une question. En même temps, il écrit dans le journal d'une jolie fille. (À ce stade, on a l'impression que les campeurs s'échangent des journaux d'amour). "Hey, alors où étais-tu après le dîner tout à l'heure ?"

    Je le regarde, sans comprendre complètement sa question. "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

    "Eh bien..." Je fronce les sourcils de frustration avant qu'il ne hue Nant (pour avoir gagné ce round, haha) puis il retourne son attention sur moi. "Quand tu es parti avec cette fille du couvent."

    "Elle s'appelle Jeed." Il me dit ça alors qu'il a parlé longuement avec elle cet après-midi mais il ne se souvient même pas de son nom ? Quel joueur.

    Il hoche la tête pour reconnaître son incapacité à se souvenir de son nom. "Oui, elle. Qu'est-ce qu'elle te voulait ?"

    "Elle voulait quelqu'un pour aider à faire la vaisselle." Je donne une réponse courte parce que je ne me sens pas assez concerné pour en parler. Ça ne sert à rien de parler de ce qui s'est passé de toute façon et ça ne ferait qu'énerver Phun sans raison.

    Phun acquiesce une fois de plus, puis il se recule pour continuer à jouer aux cartes. "Eh bien, tu es un vrai gentleman." Pourtant, il me fait quand même de l'ombre.

    "Comme toi. Tu as été assez gentil pour m'aider à faire la vaisselle."

    "C'est seulement parce que je t'aime."

    "Eh bien, je suis une personne gentille par nature." Je réplique et il me donne une claque sur la tête. Haha. Phun secoue la tête et se moque de moi avant de laisser mourir le sujet. C'est à son tour de voir s' il va perdre tout son argent.

    Je le regarde alors qu'il se demande quoi faire. Mon esprit revient à ce que Jeed m'a demandé il y a quelques heures.

    Je ne sais pas comment les autres qualifieraient notre relation. Je sais seulement que je suis heureux qu'il soit mon ami et aussi mon amant.

    Je suis heureux que les choses soient comme ça.

    Je suis heureux d'avoir Phun dans ma vie. 

    Et maintenant, c'est l'heure d'aller au lit. Comme d'habitude, on est les derniers à se coucher. Pas étonnant que ce soit devenu étrangement calme autour de nous lorsque l'on jouait aux cartes. Tous les autres sont partis se coucher. On est le seul groupe de personnes à jouer encore. (J'ai perdu tout mon argent ! Bordel.) 

    Avant d'aller dans notre chambre, Earn s'est approché de Phun et moi. Nous avons remarqué son expression sérieuse alors on s'est arrêtés pour discuter avec lui. (Ces salauds qui marchaient devant nous se sont retournés et m'ont dit qu'ils auraient la trousse de premiers soins prête si j'en avais besoin. Juste au cas où une bagarre éclaterait entre Earn et Phun à mon sujet. Qu'ils aillent au diable.)

    Mais en fait, ils ne font que nous taquiner. Earn n'est pas ce genre de personne. Il veut juste s'excuser pour ce qui s'est passé pendant le match et d'être la raison de la guerre froide qui a duré presque deux jours entiers. Naturellement, Phun se met en mode chevaleresque et dit à Earn que tout va bien et qu'il comprend la situation. Néanmoins, il me balance quelques piques en disant que "Ce n'est pas comme si Noh serait gêné que ça se reproduise encore et encore de toute façon". Connard. Si j'y donne suite, c'est toi qui sera le plus ennuyé. Hé hé.

    Et les gars, vous savez comment est Earn. C'est un gars très gentil. Donc il ne se rend pas compte que quelqu'un comme Phun est aussi sournois. Je sais qu'il se passe quelque chose quand Earn s'excuse encore et que Phun lui dit qu'il doit faire quelque chose pour se faire pardonner. Honnêtement, je pensais qu'ils allaient vraiment se battre à coups de poing comme Ohm l'avait dit. (Je suis légèrement paranoïaque.) Les deux s'éloignent ensemble pendant un long moment avant de revenir. C'est alors que je découvre que...

    Le badge d'Earn est déchiré.

    Ah ah ah ! Pour de vrai, mec ?! Tu as eu le culot de tuer le capitaine de l'équipe des cheerleaders ?! Mec, tu ferais bien de faire attention à son équipe qui va t'attendre sur le parking ou quelque chose comme ça. Je rigole à gorge déployée quand j'entends Earn dire, "Je ne vais plus te demander comment tu as été tué maintenant, Noh. Merde." Ha ha ha ! Je comprends totalement ce que tu ressens en ce moment. (Écrasé.)

    Bien sûr, les lumières sont déjà éteintes au moment où nous montons à l'étage. Earn, Phun et moi entrons discrètement dans la chambre, en marchant aussi légèrement que possible pour ne pas réveiller les autres. C'est un peu compliqué car on ne dort pas au même endroit. Je leur dis bonne nuit à tous les deux avant de me diriger vers Pete pour dormir dans l'espace entre Ohm et lui. Ah, je vais enfin pouvoir dormir. Beaux rêves, j'arrive.

    Mais avant même que je puisse commencer à rêver, une ombre mystérieuse se glisse entre Pete et moi. Yo ! J'ai une impression de déjà vu. Je plisse les yeux et regarde le visage du secrétaire du conseil des étudiants. Il fait comme si de rien n'était alors que son corps se glisse contre le mien. 

    "Alors c'était toi hier soir, pas vrai ?!" Je lui grogne dessus entre mes dents. Même s'il fait noir, je peux voir qu'il a une expression insupportable envers moi.

    "Peut-être..." Dit-il brièvement avant de glisser un de ses bras sous ma tête pour que je puisse l'utiliser comme oreiller. Je secoue la tête d'un air las mais j'utilise quand même volontiers son bras comme coussin. 

    "On se voit dans tes rêves. Fais de beaux rêves, d'accord ?" Me murmure Phun avant de me prendre dans ses bras. Il embrasse doucement mon front. Je laisse échapper un petit rire parce que j'ai soudain l'impression que c'est lui le plus âgé alors que nous avons le même âge. Je tends mon bras vers lui pour l'enlacer.

    Et ce n'est pas comme si Phun avait besoin de souhaiter que je fasse de beaux rêves.

    Mes rêves sont toujours incroyables chaque nuit où je suis avec lui.

    Donc j'ai fait des câlins à Phun lorsque je me suis endormi la nuit dernière, mais je vais avoir besoin de quelqu'un pour m'expliquer comment j'ai fini contre Ohm le matin. "Bon sang, Noh. Ta jambe est trop lourde, lâche-moi !" Ohm m'insulte d'un air endormi alors que la lumière du soleil commence à traverser les fenêtres. Le temps est extrêmement chaud, c'est tellement agréable de se blottir contre quelqu'un dont le corps est frais comme Ohm. (Son corps est cool, je ne sais pas ni comment ni pourquoi. Donc, j'aime souvent l'utiliser comme oreiller quand il fait chaud). J'ouvre un de mes yeux et je remarque que Phun dort toujours à côté de moi. C'est juste que nous nous sommes séparés (parce qu'il faisait chaud) dans des directions différentes. J'étire mes bras et en pose un sur le visage d'Ohm puisqu'il veut faire des caprices.

    Croque.

    "Ow !" Fils de pute ! Tu es un chien ?! Je me réveille complètement quand Ohm enfonce ses dents dans mon bras. Je lui donne un coup de coude, car je suis vraiment surpris.

    "Ow, Noh ! Tu m'as fait mordre ma propre langue !" C'est toi qui m'a mordu le bras en premier, salaud ! Je me réveille en sursaut grâce à un chien enragé appelé Ohm. Tous les autres se réveillent lentement à cause de l'agitation.

    "Merde. Non seulement tu t'es servi de moi comme d'un coussin, mais tu m'as aussi agressé. Ma bouche est gonflée maintenant." Ohm marmonne pour lui-même en se grattant le cou. Il jette un coup d'œil près de moi et remarque quelqu'un qui n'est pas supposé être à côté de moi.

    "Aha !" Quoi maintenant ?! Je lève les yeux vers Ohm. Il a un regard suspicieux sur son visage.

    "Même pendant le camping ? Vous essayez de nous transformer en voyeurs, pas vrai ?" De quoi... est-ce que tu parles ? On dormait si loin l'un de l'autre. Actuellement, Phun est tout contre Pete. Je suppose que comme moi, il a eu chaud. On ne peut rien y faire, je suppose. Il dormait à côté d'un gars super sexy comme moi. Hé hé.

    Je frappe Ohm à la tête une fois parce qu'il a dit des conneries. Puis j'attrape une petite serviette et la mets autour de mon cou, avec l'intention de me diriger vers la salle de bain pour me brosser les dents. (Ohm est déjà retourné dormir. Fainéant.) Comme mon sac est juste là où se trouve Phun, il se réveille aussi. "Où vas-tu ?" Le voilà qui recommence, si tôt le matin en plus.

    "Me laver le visage et me brosser les dents." 

    "Je viens avec toi", dit-il en baillant. Tu es sûr de ça, mon pote ? Je m'assois et l'attends tandis qu'il s'étire dans tous les sens avant de se lever et d'attraper les affaires dont il a besoin pour se laver.

    On descend tous les deux les escaliers et on se dirige vers la salle de bain. On croise les membres du staff senior qui préparent le petit-déjeuner pour les campeurs. 

    Je fais un signe de tête pour dire bonjour à tout le monde et je réponds par un sourire lorsqu'ils nous invitent joyeusement à prendre le petit-déjeuner qui consiste en du porridge de riz. Mais je ne devrais vraiment pas commencer à manger alors que je ne me suis pas encore brossé les dents. Je promets que je ne me priverai pas quand je serai rafraîchi ! Hé hé hé.

    Phun et moi prenons notre temps pour nous rendre aux toilettes, en discutant de choses et d'autres sur le chemin. Une fois arrivés, on se sépare pour se laver le visage et se brosser les dents. Phun se plaint qu'il a besoin de chier. (Pourquoi tu me dis ça ?) Alors je lui dis d'y aller s'il en a besoin et je pars attendre à l'extérieur, devant les toilettes. (Parce que je ne veux pas rester dans le coin pour sentir l'odeur.)

    J'entends le bruit de l'eau qui vient du côté des femmes de la salle de bain, cela signifie que quelqu'un d'autre s'est réveillé tôt comme nous. Je regarde ma montre, il est un peu plus de sept heures. Il n'est pas si tôt que ça puisque nous sommes en camping. Mais beaucoup de gens ne sont pas encore réveillés parce qu'ils ont fait la fête hier soir. (Je serais surpris qu'ils puissent se réveiller tôt après tout ce qu'ils ont fait). De plus, il n'y a pas grand-chose à faire aujourd'hui, à part préparer nos sacs et retourner à Bangkok.

    "Jeed, pourquoi tu fais encore cette tête ? Tu es toujours contrariée ?" Attends une minute, cette voix me semble familière. Je fronce immédiatement les sourcils, car je reconnais la voix qui provient des toilettes des femmes et je suis tout à fait certain d’à qui elle appartient.

    "Tu n'as pas entendu, Yuri ? Cette fille pensait vraiment qu'elle était la meilleure." Une autre voix que je reconnais répond. C'est suffisant pour que mes pieds restent plantés sur place.

    "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

    "Elle a essayé d'inviter ton ex à sortir. Je ne peux pas imaginer ce qui lui passait par la tête."

    "Fais attention, May. Tu ne demandes qu'à être giflée."

    "Vas-y, essaie. Tu ne fais que parler. Tu ne mets jamais tes menaces à exécution." On dirait que la situation est assez tendue là-dedans. Je ne bouge pas d'un pouce et je continue à écouter. Je suis tellement concentré que je ne réalise même pas que Phun est maintenant à côté de moi.

    "Pouvons-nous s'il vous plaît ne pas nous battre ? Nous ne sommes pas à l'école en ce moment."

    "Argh, Yu ! C'est parce que tu es comme ça qu'elle est toujours en train de se plaindre. Au moins, maintenant elle réalise qu'elle ne peut même pas être comparée à toi. Sérieusement, Noh ne t'aurait jamais choisie pour être sa petite amie de toute façon, Jeed."

    "C'est toi qui agis comme une je-sais-tout alors que tu ne sais rien du tout." Dit Jeed avec du mépris dans sa voix. Mon cœur descend jusqu'à mon estomac parce que je réalise maintenant ce qu'elle est sur le point de dire.

    "Noh est un putain d'homo à part entière. Aucune fille ne voudrait de lui de toute façon. Alors laquelle d'entre nous est la plus stupide ici ? Je ne suis pas celle qui sortait avec un pédé et qui se languissait de lui depuis des années. Beurk, dégoûtant."

    CLAC !

    J'arrête presque de respirer quand j'entends un bruit étrange venant de l'intérieur. Le silence s'abat sur toute la zone.

    "Ne t'avise pas de parler de lui comme ça..." Une petite voix brise le silence. Son ton est rempli de fureur. Je ne l'ai jamais entendue comme ça avant.

    "Ne t'avise pas de le dénigrer comme ça."

    "Pourquoi pas ? J'ai tort ? Tu ne voulais pas nous dire pourquoi vous aviez rompu et c'est la raison, n'est-ce pas ? Qu'il préfère baiser des mecs ? Tu es gênée d'avoir été trompée pendant si longtemps, n'est-ce pas ? Pas étonnant..."

    "Attends, Yuri ! Ne fais pas ça !" Une autre voix crie. Il y a une petite agitation avant que je puisse entendre à nouveau la voix de Yuri. "Tu es tellement stupide ! Tu ne sauras jamais à quel point Noh est un gars merveilleux ! Quelqu'un comme toi ne comprendra jamais à quel point il est incroyable ! Tu ne comprendras jamais pourquoi je dis toujours aux gens qu'il est la meilleure chose qui me soit arrivée ! Quelqu'un comme toi ne mérite même pas de comprendre ce que ça fait !"

    "Yuri !" J'entends le bruit d'objets qui tombent et de pieds qui traînent sur un sol mouillé. Yuri surgit de la salle de bain si rapidement que je n'ai pas le temps de m'éloigner. Nos regards se croisent un instant, puis elle s'enfuit.

    Je ne savais pas qu'elle ressentait encore cela pour moi après tout ce qui s'est passé.

    Quand vais-je arrêter de la faire souffrir ?

    Après ce qui s'est passé ce matin, j'ai du mal à sourire aujourd'hui.

    Oui, je devrais être heureux de découvrir que Yuri ne me déteste pas comme je le pensais. Mais la vérité est beaucoup plus dure à gérer. Parce que si elle me détestait, même un peu, cela aurait au moins pu justifier mon comportement de lâche. Ou si j'avais su quels étaient ses véritables sentiments, je n'aurais pas laissé notre relation s'étioler comme ça.

    Je continue à réfléchir à la situation tandis que tout le monde traîne ses sacs au rez-de-chaussée et attend le minibus qui doit nous emmener à la gare. Je fixe le visage pâle qui m'était autrefois familier, mais elle ne montre aucune réaction en retour.

    Je n'arrête pas de réfléchir, à tel point que je ne sais même pas où ni comment commencer à remédier à ce problème. J'ai fini par ne plus vraiment faire attention lorsque le staff a révélé qui étaient les vampires. (Ce bâtard de Phun était l'un d'entre eux, bien sûr. Et apparemment, c'était le meilleur vampire, car il a réussi à tuer Earn, Palm, deux membres de son groupe, deux membres du staff, une personne d'un autre groupe et moi. Ce crétin est impitoyable. Il s'est avéré que Ohm était un sorcier. Il a dit qu'il avait essayé d'errer seul dans l'espoir d'attirer Phun et de se débarrasser de lui. Mais Phun savait ce qui se passait et ne l'a pas laissé faire. Ohm n'a même pas attrapé de vampires et il a été puni pour cela. J'ai secrètement aimé cette partie). Même quand les membres du staff ont appelé ceux qui ont été assassinés à être punis. (Parce que nous avons été trop négligents.) Je ne peux pas vraiment me concentrer sur ce qui se passe autour de moi.

    Et Phun sait exactement ce à quoi je pense en ce moment. Il tend la main et me prend par les épaules. Il me tapote doucement pendant que nous prenons le minibus en direction de la gare. Je lui souris en retour, même si je n'arrive toujours pas à me débarrasser de cet horrible sentiment. Je le ressens encore même lorsque nous sommes dans le train qui nous ramène à Bangkok. C'est chaotique. Tout le monde se rassemble et échange des numéros et des adresses électroniques. Pourtant, je n'ai pas du tout envie de participer aux festivités.

    Ohm finit par demander à Phun si quelque chose ne va pas avec moi. Il répond que je suis probablement juste fatigué. Je me sens mal d'avoir inquiété Ohm à plusieurs reprises.

    Nous arrivons à Bangkok vers 16 heures. Tout le monde se dit au revoir avec une accolade par-ci, une tape par-là. Je me force à sourire pour eux, me sentant reconnaissant. Nous nous promettons tous de nous retrouver demain au premier jour des cours d'été. Ils m'ont tous fait promettre de rentrer à la maison et de me comporter comme un dingue dès demain. (Qu'est-ce que ça veut dire ? Ils me traitent de fou ?) Je ris avant de leur promettre que je le serai, même si je n'en suis pas vraiment certain. Mais j'espère que les choses iront mieux demain, comme la dernière fois...

    "À Ekkamai, s'il vous plaît." Phun passe sa tête par la fenêtre latérale et indique la destination au chauffeur de taxi. Il attend que le chauffeur lui fasse un signe de tête avant d'ouvrir la porte et me laisse entrer en premier. Je souris ironiquement et le remercie en rangeant mes sacs et en m'installant dans le taxi. Phun fait de même.

    "Tu veux manger quelque chose avant de rentrer à la maison ?" Me demande Phun avec un large sourire, assez pour me faire sourire en retour avant que je ne secoue la tête.

    "Nan, il y a probablement de la nourriture à la maison."

    "Ok, alors je viens avec toi. Est-ce que quelqu'un d'autre sera chez toi ce soir ?" Hé hé. Je fronce les sourcils à sa question avant de répondre lentement.

    "Comme si j'allais te le dire." Naturellement, un poing me frappe à la tête à cause de ma réponse. Aïe ! Tu as oublié que je suis tout triste là ?! Sois maudit.

    Je me frotte la tête en fronçant les sourcils tout en regardant par la fenêtre. Il y a beaucoup de voitures sur la route et c'est à cause d'elles que l'on est coincés dans le trafic de la capitale. Je regarde les motos qui font signe aux voitures arrêtées tout en me sentant triste et frustré.

    Le sourire que Yuri avait à Hua Hin me revient en mémoire. Je me souviens encore à quel point elle était adorable. Je revois l'image d'elle pleurant devant le stand d'autocollants de ce jour-là. Je me souviens encore à quel point je me détestais. Le souvenir de Yuri sortant précipitamment des toilettes ce matin surgit dans ma tête. Tout se répète encore et encore dans ma tête, comme si quelqu'un appuyait sur le bouton "replay". Et ça continuerait à se répéter si un bras chaud ne me tirait pas par l'épaule pour me serrer dans ses bras. Il presse ma tête contre son épaule, me forçant pratiquement à me pencher sur lui pour que je puisse arrêter de fixer et de penser à quoi que ce soit.

    Ha, c'est un tel dictateur. Je lève les yeux pour voir un soupçon de sourire sur son visage. Phun doit être le dictateur le plus adorable du monde.

    Je ferme les yeux. Les images du trafic s'effacent de mon champ de vision. Les pensées confuses dans ma tête sont repoussées au profit de mon endormissement avec Phun à mes côtés.

    Sa main chaude tient la mienne fermement. C'est un rappel que tant que Phun est là, tout va bien se passer.

    "Noh ! Réveille-toi ! Tu pourras dormir davantage quand nous serons à l'intérieur." Bientôt, une voix grave me tire de mon sommeil. J'ouvre les yeux pour voir les clôtures bleues familières qui appartiennent à ma maison.

    Je secoue la tête pour me débarrasser de ma somnolence tandis que je passe tous les sacs et autres affaires à Phun qui attend déjà dehors, les bras tendus. Puis, je sors du taxi. "Où diable sont mes clés ?" Je marmonne en fouillant mes poches. Je tends la main pour attraper un sac que Phun tient tout en pensant qu'elles doivent être dans l'une des poches. Pourtant, la grande silhouette en face de moi ne bouge pas.

    Je suis son regard pour voir une jeune femme que je connais très bien. Elle regarde vers nous depuis un pot de fleurs tout proche.

    "Yu..." Je murmure son nom avec surprise. Phun me serre l'épaule en guise de soutien. "Je t'attends à l'intérieur."

    "Bien sûr..." Je lui réponds sans le regarder. Je ne peux que penser au fait que Yuri est actuellement juste en face de moi.

    "Ça te dérange si on parle ?" Elle me demande avec une petite voix. Elle s'approche de l'endroit où je me trouve. Je secoue la tête et ouvre le petit portail pour la laisser entrer.

    "On peut s'asseoir là-bas ?" Me propose Yuri en désignant le bassin de carpes koi de mon père. Je lui fais rapidement un signe de tête. Pour être honnête, si elle me disait de sauter dans l'étang tout de suite, je le ferais. Je serais prêt à faire n'importe quoi pour me faire pardonner.

    Nous restons assis en silence pendant un long moment. On regarde les kois oranges et blancs nager joyeusement dans l'étang clair. Ce sont en fait les enfants de Papa. (Il les aime plus que moi.) Je jette un regard discret vers la fille à côté de moi. Elle n'a toujours pas dit un mot depuis que nous nous sommes assis. 

    Les grands yeux de Yuri sont concentrés sur les petites ondes, comme si son esprit suivait le courant. Je ne sais pas à quoi elle pense en ce moment ni ce qu'elle voit dans sa tête. Est-ce l'étang ? Ou est-ce quelque chose qu'elle préférerait oublier ?

    "Yu... tu as déjà mangé ? Tu veux que j'aille te chercher à manger ?" Finalement, je décide de rompre le silence entre nous. Cela la prend au dépourvu et elle tressaille un peu. Elle se retourne et sourit poliment. 

    "C'est bon. J'en ai encore plein dans mon sac. Tu en veux ?" Incroyable. Elle a fait beaucoup de provisions pour le voyage au point d'avoir encore des restes ? Je laisse échapper un petit rire et je secoue la tête. Nous tressaillons tous les deux lorsque les lampes extérieures s'allument soudainement. 

    Je me retourne et vois une grande silhouette à l'intérieur de la maison près de l'interrupteur. Phun a probablement estimé que la nuit tombait et il a allumé les lumières pour nous. Il est vraiment trop malin pour son propre bien.

    "Phun est à l'intérieur ?" Me demande doucement Yuri lorsqu'elle remarque une grande ombre derrière les rideaux. Je hoche lentement la tête, incertain du ton de sa question.

    "À propos de ce que j'ai vu ce jour-là..." Commence Yuri, sa voix est basse. Puis elle s'arrête de parler. Je la regarde se pincer les lèvres pendant un moment avant qu'elle ne reprenne finalement. "Si tu me dis que ce n'était pas ce à quoi ça ressemblait... je te croirais." 

    "..."

    Je regarde dans ses grands yeux ronds. Ils supplient pour quelque chose que je ne peux pas offrir.

    "Tu sais que je te croirais, si tu me disais..."

    "C'est seulement parce qu'on ne se ment pas l'un à l'autre, n'est-ce pas ?" Je l'interromps. J'ai la gorge sèche. On retombe dans le silence. La fille en face de moi pince les lèvres et baisse les yeux.

    Je vois l'expression triste sur son visage. Il y a aussi de la douleur. "Mais je serai toujours ton ami, Yu."

    Yuri éclate en sanglots. Je suis stupéfait parce que je suis pris au dépourvu. Je la regarde poser sa petite tête sur ses genoux. Ses épaules se soulèvent alors qu'elle essaie de reprendre son souffle. Je ne sais pas quoi faire.

    En hésitant, je tends la main et lui tapote l'épaule. Puis je lui caresse doucement les cheveux quand je vois que ça ne la dérange pas. Yuri continue de pleurer dans ses genoux pendant un long moment sans rien dire d'autre.

    "Tu as entendu ce que Jeed a dit dans la salle de bain, pas vrai ?" Elle relève lentement la tête et me pose cette question. Ses yeux sont rouges. Je me force à hocher la tête malgré le fait que je n'ai aucune envie de revivre ce moment.

    "J'étais tellement en colère que j'ai cru que j'allais lui arracher les membres pour toutes ces choses horribles qu'elle a racontées sur toi". Je ne peux m'empêcher de laisser éclater un petit rire. Puis je m'amuse à secouer doucement sa tête par adoration. 

    "Tu ne dois pas aller si loin. Je suis juste heureux que tu aies compris."

    "Mais ensuite, j'y ai pensé et j'ai eu l'impression que je devais arracher mes propres membres." Ses mots tremblants me figent. Je regarde ses yeux humides et une larme coule. J'utilise mon pouce pour l'essuyer.

    "Comment ça se fait ? Je serais très triste si tu faisais ça."

    Elle pince à nouveau les lèvres. Ses yeux sont rouges comme quelqu'un qui ne peut pas retenir sa tristesse. Elle se jette de tout son corps sur moi pour me serrer dans ses bras. "Wah..."

    "Att... attends ! Ne pleure pas ! Tu me fais peur. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu peux me le dire."

    "Je... je... j'en veux à Jeed d'avoir ouvert sa bouche alors qu'elle ne connaît même pas la vérité. Mais ce que j'ai fait... c'est pire. Même si j'ai dit aux gens que je te connaissais très bien, je t'ai quand même fait subir ça, tout en sachant que tu es une personne merveilleuse. Je me suis laissée entraîner dans cette histoire et j'ai fait toute une histoire pour rien."

    Ses larmes commencent à imprégner ma chemise. Je tapote doucement ses cheveux lisses pour essayer de la calmer. Je veux qu'elle sache que cela ne m'a jamais dérangé.

    Yuri me serre plus fort avec ses deux bras. Ses jambes tremblent encore. "J'ai reproché à Jeed de dire des choses alors qu'elle ne connaissait pas la vérité. J'aurais dû suivre mon propre conseil. Je devrais le savoir. Peu importe qui tu aimes, tu restes un être humain incroyable. J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt, mais je..." Je continue à lui tapoter la tête avant de l'éloigner de moi pour pouvoir la regarder dans les yeux.

    Ses yeux ronds sont encore remplis de larmes. J'essuie doucement son visage avec mon pouce. Je lui fais un sourire, en espérant que cela l'aidera à se sentir mieux, au moins un peu. "Yu, écoute-moi. Tout ça, c'est du passé maintenant. Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit moi-même. J'ai été un imbécile de te laisser le découvrir de cette façon." Je lui dis et nous nous taisons tous les deux. Je sais que Yuri pense à ce qu'elle a vu ce jour-là en ce moment. Il s'agit d'un souvenir douloureux pour nous deux. Mais parfois, il est important de revisiter ces souvenirs afin de comprendre pourquoi ils nous font encore souffrir aujourd'hui. 

    Ses yeux rouges me regardent, comme si elle me suppliait de lui dire que tout n'est pas vrai ou de dire quelque chose qui la ferait se sentir mieux. Mais je sais que ce ne serait qu'une illusion de bonheur. Il est temps que je garde la tête haute et que j'admette ce qui se passe dans ma vie.

    Je serre doucement l'épaule de Yuri pour lui faire comprendre qu'elle doit prêter attention à mes paroles. Je n'espère pas qu'elle me pardonne ou qu'elle change d'avis à propos de sa déception à mon égard. "Quant au truc avec Phun, je ne sais pas vraiment comment l'expliquer. Je ne sais même pas quand ça a commencé ou quand j'ai commencé à ressentir quelque chose de ce genre pour lui. Mais avec toi, ça n'a jamais changé ce que je ressens pour toi. J'ai toujours envie d'être l'ami qui est capable de suivre tes manigances." J'essaie de plaisanter et elle rit doucement. Elle essuie ses propres larmes à l'aide de sa petite main.

    "De quoi tu parles ? Comme si je pouvais te forcer à faire quoi que ce soit."

    "Tu veux prendre une nuit pour y réfléchir ? Hé hé." Je lui donne une petite tape sur la tête pour l'amuser. Je remarque un petit sourire se former au coin de sa bouche, cela me met à l'aise. 

    Yuri sourit encore plus avant de jeter un coup d'œil vers la maison. Il y a un léger son de télévision qui vient de là. "Ça m'a prise par surprise. Tout à coup, tu sortais avec Phun. Je ne pensais pas que tu étais... euh..."

    "Que j'étais quoi ? Fais attention." Je pince son petit nez comme punition. Elle était sur le point de dire que je suis gay ?

    "Eh bien, tu ne l'es pas ?!" Elle proteste bruyamment en écartant ma main de son visage. Puis elle tend la main et me pince le nez en représailles. Nous nous chamaillons pendant un moment avant que je lève les bras en l'air et que je me rende. (Yuri a les ongles longs. Je ne veux pas qu'elle griffe mon beau et magnifique visage. Haha.)

    Je réfléchis soigneusement à sa question car je pense que c'est difficile d'y répondre. "Je ne suis pas vraiment sûr, en fait. Je ne me sens pas comme ça avec les autres garçons. En dehors de Phun, je suis toujours attiré par les filles aussi. Je veux dire, je demande toujours le numéro des jolies filles quand je les vois, ha ha.”

    "Je vois, c'est 08-461...!"

    "Quoi ?!" Je m'écrie bruyamment une fois que j'ai terminé mon explication et qu'elle commence à réciter son numéro de téléphone à voix haute. 

    Yuri fait un grand sourire. "Tu n'as pas dit que tu voulais le numéro de téléphone des jolies filles ? Hé hé." Elle me lance d'un ton narquois. Je ne peux m'empêcher de la frapper délicatement sur la tête avec mes doigts. Cette fille, mec.

    Je ris et secoue la tête. Yuri sourit joyeusement maintenant. Nous restons silencieux pendant un moment. Yuri se penche en arrière et se soutient avec ses bras. Elle lève les yeux vers le ciel maintenant sombre. 

    "Donc tu dis qu'il reste une chance, si jamais tu romps avec Phun."

    "Est-ce que tu essaies de porter la poisse à ma relation avec lui maintenant ?"

    "Peut-être. Un peu. Hé hé." Me dit-elle en souriant largement, montrant ses canines. Puis elle pose sa tête sur mon épaule, s'appuyant contre moi.

    Le ton de sa voix devient doux, comme elle le faisait lorsqu'elle me demandait quelque chose. "Tu ne me détestes pas, pour de vrai ?"

    "Cette pensée ne m'a jamais traversé l'esprit. " 

    Sa petite main serre la mienne avec force. Sa voix se fait plus basse. "Tu me pardonnes, n'est-ce pas ?"

    Comment peut-on rester en colère quand elle est comme ça ? "Je n'ai jamais été en colère contre toi. Tu n'as pas à t'excuser pour quoi que ce soit, d'accord ?" Je lui réponds tout en tapotant doucement sa tête à plusieurs reprises. Yuri ne bouge pas, sa tête reste posée sur mon épaule pendant un moment. Puis elle la relève soudainement et tend les bras ouvert en grand.

    "Je peux avoir un câlin alors ?"

    Je souris à la fille qui est redevenue adorable. Puis je tends les bras et la serre dans mes bras. Je l'entends parler tout bas. "C'est un péché de câliner le petit ami d'un autre comme ça ?"

    "Tu le fais honnêtement et sans arrière-pensée ?" Je la taquine. Je ne peux pas voir son visage donc je ne sais pas quel genre d'expression elle fait.

    "Je suppose que je ferais mieux de me préparer à grimper à l'arbre épineux dans l'au-delà."

    "Ça existe aussi pour les chrétiens ?" Je lui demande, confus. (Yuri est chrétienne.) Elle rit de bon cœur en réponse. 

    "Je ne sais pas. Mais lâche-moi ! Il commence à faire chaud !" Elle se plaint en me repoussant de son petit corps. Elle commence à s'éventer avec sa main comme si elle était en train de brûler. Je la frappe légèrement à la tête pour avoir fait la maligne avec moi. (Je le fais délicatement, contrairement à ce que je fais à Ohm, haha. Pas d'inquiétude.)

    Je commence à me plaindre aussi. "Une certaine personne suppliait pour un câlin." Yuri ne réagit pas à mes paroles.

    "Hé hé, alors qu'est-ce que Phun fait dans la maison ? Tu peux l'appeler ? Phun ! Phun !" C'est reparti. Comme d'habitude, elle n'attend même pas. Je secoue la tête et ricane pour moi-même devant sa bêtise. Je vois la porte d'entrée s'ouvrir lentement et Phun sortir, l'air perplexe.

    "O... oui ? Vous m'avez appelé ?" Qu'est-ce qui se passe avec cet imbécile ? C'est mon short de basket ! Il n'a même pas demandé s'il pouvait l’emprunter !

    Yuri sourit d'une oreille à l'autre avant de commencer à parler. "Merci beaucoup de m'avoir laissé emprunter tes chaussures. Est-ce que tu as eu mal aux pieds quand tu es rentré ?" Elle dit en enlevant une paire de tongs que je reconnais comme appartenant à Phun. Attendez, quand ont-ils changé de chaussures ?

    Phun sourit largement en désignant l'étagère où Yuri peut laisser les chaussures. "Juste un peu. J'ai simplement évité les cailloux donc ça allait." Cette conversation n'aide pas l'étranger que je suis et qui n'a aucune idée de ce qui se passe. Je ne peux que regarder ces deux-là interagir. Aucun des deux ne perçoit ma curiosité.

    "Quand est-ce que vous avez échangé vos chaussures ?!" Alors je préfère demander et le découvrir par moi-même ! Je reste bouche bée et confus, tandis que Phun me regarde d'un air sournois.

    "Tu n'es pas le seul gentleman ici, mec."

    "Trou du cul. Dis-moi juste."

    "Merde, pas besoin de se battre." Finalement, Yuri endosse le rôle de gardien de la paix et empêche Phun et moi de nous chamailler encore un peu plus. Ses petites mains posent les tongs de Phun sur l'étagère tandis qu'elle commence à expliquer sur son ton vif.

    "Quand on m'a jetée à l'eau, je portais mes chaussures. Phun m'a permis de lui emprunter les siennes. Merci beaucoup, d'ailleurs."

    "Ce n'est pas un problème", Phun accepte les remerciements de Yuri avec un sourire doux. Je repense encore au camp. Je n'avais même pas remarqué que Phun revenait avec nous, pieds nus. Je suppose que j'avais trop froid pour remarquer autre chose. Je me dépêchais de retourner au campement.

    "Et merci aussi, Noh. Pour la chemise. Mais je la garde. Hé hé !" Hé, hé, hé ! C'est quoi ce bordel ? J'ai eu ce t-shirt à Onitsuka et il était cher aussi !

    "Je vais le câliner quand je dors la nuit et je vais faire un peu de magie vaudou dessus aussi. Hé hé." Cette femme est terrifiante. Je laisse échapper un soupir avec un petit rire. Je lui fais un signe de tête pour lui dire qu'elle peut faire ce qu'elle veut. Puis j'entends Phun dire quelque chose.

    "Trop tard, Yu. Je l'ai déjà fait. Haha." Bon sang, espèce de salaud. Je découvre enfin la vérité. Tu as utilisé de sales tours pour que je sois avec toi ! 

    Yuri rit bruyamment puis vérifie sa montre blanche autour de son poignet. "Je t'aurai pour ça la prochaine fois, Phun. Il se fait tard maintenant. Je devrais rentrer à la maison. Tu vas passer la nuit ici, Phun ?" Et elle lâche une énorme bombe. Je commence à transpirer. Phun sourit comme si rien ne le dérangeait.

    "Ouaip. Je ne peux pas le laisser seul, un voleur pourrait s'en prendre à lui." C'est quoi ce bordel ? Je n'ai oublié de verrouiller la porte qu'une seule fois et il ne laissera jamais passer ça. (Une fois, j'ai dit !) 

    Yuri rit gaiement et elle devient taquine avec moi. "Je pense que tu es plus effrayant qu'un voleur pour Noh !" Elle a raison ! Mais la façon dont elle le dit semble bizarre. Je souris sèchement quand Yuri m'attrape par le cou et m'embrasse sur la joue.

    Elle s'attarde pendant un long moment. Elle refuse de me lâcher. Yuri me regarde, puis regarde Phun qui était décontenancé au début mais qui sourit maintenant. "Si tu ne t'occupes pas bien de Noh, quelqu'un va carrément te le voler, Phun ! Fais attention ! Je vais y aller maintenant, bye bye ! À plus tard."

    La petite fille me fait signe et sort de chez moi en courant, nous laissant lui faire signe en retour, hébétés. Je peux encore sentir le baiser sur ma joue. 

    "Les filles ne peuvent pas s'empêcher de tomber sous ton charme, comme toujours, hein ?" Phun se tourne vers moi et fronce les sourcils. Je lui colle mon majeur. Lentement, j'enlève mes tongs et les pose sur l'étagère. (C'est plutôt comme si je soulevais mon pied au-dessus de l'étagère et que je les jetais une par une). Phun passe son bras autour de mon épaule et me ramène à l'intérieur de la maison. "C'est dommage. Yuri n'aura jamais ce qu'elle veut."

    "Qu'est-ce que tu marmonnes ?" Je fronce les sourcils à ses paroles. Je sens un picotement le long de ma colonne vertébrale alors qu'il me traîne à l'intérieur de la maison par le cou et verrouille la porte derrière lui. C'est peut-être mon imagination, mais Phun semble être d'une humeur particulièrement joyeuse aujourd'hui.

    "Je dis qu'elle ne serait pas capable de t'éloigner de moi. Parce que je prends vraiment bien soin de toi, non ?" Bon sang, quel narcissique. Je hausse les sourcils et le regarde avec un air renfrogné.

    "Vraiment ?"

    "Et même si Yuri a pu t'embrasser sur la joue," dit-il en tendant la main pour me frotter à l'endroit où elle m'a embrassé. Qu'est-ce qu'il prépare maintenant ?!

    "Moi je peux faire tellement plus, hé hé hé." Phun parle d'un ton profond. Il ricane dans sa gorge de façon suspecte. Je commence à avoir des frissons. Je repense à ce que Yuri a dit sur le fait que Phun est plus effrayant qu'un voleur. Je suis tout à fait d'accord avec elle.

    Je fronce les sourcils en regardant ce beau gosse. "Ouais. Alors, tu veux aller dans la chambre ?"

    Les yeux de Phun s'agrandissent. "Eh ? Pour de vrai ?"

    "Ouais." Je lui fais un signe de tête et l'entraîne aisément par le bras dans les escaliers. Vous n'êtes pas d'accord que Phun est très facile à influencer quand il s'agit de ce genre de choses ? Haha.

    On se dirige tous les deux vers ma chambre. On s'arrête devant la porte et je pose un doigt sur ses douces lèvres. "Bonne nuit... idiot !"

    Ahahaha ! Je peux l'entendre frapper à la porte fermée derrière moi. Son visage était tellement plein de luxure que je voulais lui donner une leçon. Je siffle sans me soucier du fait qu'il continue à faire des histoires à l'extérieur de ma chambre.

    "Merde, Noh ! Ouvre la porte tout de suite !"

    "Quoi ? Tu me dis ce que je dois faire maintenant ?"

    "Noh, s'il te plaît. S'il te plaît, ouvre la porte pour moi ?"

    "Désolé, j'ai sommeil maintenant. Fais de beaux rêves."

    "Laisse-moi dormir avec toi. Je te promets que je ne tenterai rien. Je veux juste te faire un câlin pour dormir."

    "Yawn."

    "Ok, on n'a pas besoin de se câliner. On peut juste dormir dans le même lit."

    "Bonne nuit."

    "Allez ! Je vais dormir sur le sol ! S'il te plaît ! Je veux juste dormir dans la même pièce que toi."

    Heh heh. Je pense que mon rêve sera sûrement doux ce soir. ZZZzz.

     

    Chapitre 64 : Il y 'aura de l'amour ici.

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