• Adriel

     

    Adriel de Leo Mx

     

    Résumé :

     

     Adriel, jeune mage rêvant de gloire, se voit confier un poste important à la cour du roi sous le commandement d'un homme qu'il idolâtre.  Ses parents imposent une seule condition à cette offre inespérée : qu'il reprenne en secret son identité de naissance féminine pour participer à des soirées mondaines et faire honneur à sa famille.

    Quelques jours après son arrivée, Adriel découvre l'existence d'un complot visant à assassiner la princesse. Grâce à sa double identité féminine et masculine, il décide de mener l'enquête pour confondre le traitre. Protecteur de la famille royale le jour, ils se sert de son alter ego Ophélia pour recueillir des confidences la nuit.

    Mais à mesure qu'il navigue entre les pièges tendus par les gardes et les courtisans, il lui est de plus en plus difficile de jouer des rôles dans ce palais où tout le monde porte un masque...

    Manipulé par des forces qui le dépassent, Adriel pourrait bien perdre son idéalisme et entreprendre un voyage jusqu'au bout de lui-même.

     

    Extraits :

     

    " Adriel se risqua à regarder son reflet dans le miroir. Mais il renvoyait une image faussée. Ce n'était pas lui. "

    " Je ne sais pas qui je suis. Je ne suis pas une fille, mais je ne suis pas un garçon non plus. J'ai l’impression d'être un peu des deux, ou aucun des deux, je ne sais pas. "

    " Pour moi, ta différence est une force précieuse, un don d'une grande beauté. "

     

    Pourquoi je le recommande :

     

     

    En tant que fan de fantasy depuis la première heure et que personne queer, ce livre était tout trouvé pour moi.

    Mais il n'est pas besoin d'être l'un, l'autre ou les deux pour apprécier Adriel, c'est un livre qui parlera à tout le monde. Les personnages sont attachants et on s'identifie rapidement non seulement à son héros mais aussi à toutes les personnes qu'il rencontre car, vous le verrez, chaque personnage est abouti, possède un background, des envies, un but dans la vie ; en résumé ils sont profonds et ça fait du bien !

    Au travers de ses pages, on découvre un univers qui nous plonge dans un mélange de France sous le régime de Versailles, de roman de cape et d'épées, d'un monde d'intrigues et de complots. Ne pensez surtout pas le lire calmement, vous allez le dévorer ! Il n'y a aucun temps mort et l'action, l'humour, la romance et bien d'autres se mélangent sans que l'un prenne le pas sur l'autre.

    Le héros, Adriel, est une personne transgenre non binaire mais n'est pas la seule représentation de la communauté LGBTQIA+, vous en trouverez un peu partout dans l'œuvre et s'il est vrai qu'on vit les questionnements d'Adriel et qu'on apprend beaucoup sur la non binarité, ce n'est en aucun cas le centre de l'histoire.

    J'ai fait une magnifique découverte avec ce roman, j'ai appris, j'ai ri, j'ai tremblé, j'ai pleuré et j'ai questionné. Adriel vous emportera sans nul doute dans un tourbillon d'émotions et vous aurez l'impression de pouvoir autant croiser le fer avec des malandrins dans une ruelle obscure tout en utilisant vos pouvoirs magiques que de danser dans une robe magnifique sous les lumières du bal de la famille royale au bras d'un bel apollon.

    Et en refermant ses pages, vous rêverez encore longtemps de superbes chevauchée entre Khan-la-Garde et Colombine...

     

    Exclusivité !  L'interview de l'auteur Léo Mx :

     

     

    1. Te souviens-tu de ce qui t’a donné envie d’écrire des livres pour la toute première fois ?

    Quand j’étais enfant, mon père aimait nous réciter des extraits de chansons, de fables ou de romans qu’il appréciait tout particulièrement. Parmi elles, des paroles de Renaud, des citations de Marcel Pagnol, du Petit Prince, des fables de La Fontaine… Je pense que ça m’a ouvert très tôt à la beauté de la langue et à ce qu’on pouvait en faire. J’ai aussi de très bons souvenirs de ma sœur qui me lisait des livres avant de dormir, elle m’a partagé sa passion pour la fantasy avant même que je sache lire.
    Plus tard, quand j’ai appris à écrire, raconter des histoires m’est venu naturellement. À l’école primaire, je restais même parfois écrire dans la salle de classe plutôt que d’aller en récréation !
    J’ai l’impression que l’envie d’écrire des livres a toujours été en moi.

    2. Être écrivain, pour toi, c’est plus un métier ou une passion et as-tu d’autres passions que l’écriture ?

    C’est drôle, parce que dans un podcast auquel j’ai été invité le mois dernier, on m’a posé cette question et j’ai répondu sans hésiter « un métier ». Depuis, ma vision a un peu changé et je dirais que c’est devenu un entre-deux. J’écris avant tout parce que ça me transporte, que j’aime profondément ça et que ça me permet de communiquer avec les autres. Je prends donc ça très au sérieux, j’ai envie de m’améliorer et de me dépasser pour offrir aux gens des histoires toujours plus immersives et émouvantes. Pour autant, je n’ai pas envie de vivre uniquement de l’écriture et je veux évoluer dans ma créativité avec une certaine légèreté. J’essaie donc, en ce moment, de lâcher prise et de me réjouir de tout ce qui arrive de positif, sans me prendre la tête à essayer de faire du chiffre. Ça me rend beaucoup plus heureux comme ça.
    Je suis un touche-à-tout, mais l’écriture est vraiment LA passion qui me fait vibrer et qui me porte au quotidien. Sinon, j’aime faire de la linogravure, de l’aquarelle, passer des soirées à discuter et jouer aux jeux de société avec mes ami.es, jouer aux jeux vidéo, lire bien sûr, faire du sport, cuisiner, me promener au milieu de la nature. Et j’ai sans cesse envie de tester de nouvelles activités.

    3. Quel est ton livre de fantasy préféré ? Et d’un autre style ?

    L’homme Rune, de Peter V Brett, reste indétrôné pour le moment en fantasy. Ce qui m’a toujours fasciné, c’est la manière dont l’auteur nous transporte dans cet univers sombre où chaque nuit, des démons sortent du sol pour tuer tout ce qui bouge. La seule manière pour les humains de s’en protéger, c’est de peindre et sculpter des runes qui empêchent les démons de passer. Mais le héros, Arlen, en a assez de se cacher et brave la nuit à la recherche des anciennes runes de combat. J’aime passionnément le personnage d’Arlen dans ce premier tome, c’est probablement un de mes personnages préférés de tous les temps.
    Outre la fantasy, j’ai un amour infini pour Cyrano de Bergerac, qui me fait passer par le rire, l’exaltation et les pleurs, mais surtout par l’admiration. Edmond Rostand a une manière exceptionnelle de manier les mots et de raconter une histoire.
    Un autre de mes gros coups de cœur est Songe à la Douceur, de Clémentine Beauvais. C’est une réécriture moderne d’Eugène Onéguine, un roman russe du 19ème siècle. Il est rédigé en vers libres et chaque détail de la mise en page est réfléchi. Ça en fait un roman à fleur de peau, qui porte une charge émotionnelle très intense.


    4. Parlons d’Adriel, as-tu un personnage préféré dans l’œuvre ?

    Il y a beaucoup de personnages que j’aime dans Adriel, pour des raisons différentes. Je suis très attaché au héros, évidemment, parce qu’il a traversé des problématiques similaires aux miennes, mais d’autres m’ont beaucoup touché. Romaric, parce qu’il n’a pas peur de montrer à Adriel qu’il l’aime et qu’ils ont une relation où ils prennent soin l’un de l’autre. La princesse Rosalie, pour son caractère bien trempé et sa répartie. Timothée, parce qu’il cache une vraie intelligence émotionnelle et humaine derrière son silence. Mais mon préféré, c’est peut-être Gaspard. J’aime son côté érudit, sa sensibilité et sa douceur. Ça me rend très heureux quand un.e lecteur.ice me dit que Gaspard est son nouveau bookboyfriend, parce que c’est aussi le mien !

    5. Quel personnage t’as donné le plus de fil à retordre, tant dans sa création que dans sa manière d’être ?

    Sans aucun doute celui de l’antagoniste. Comme c’est un roman basé en partie sur une investigation pour découvrir l’identité d’un.e traître.sse, j’ai dû effectuer un gros travail en amont pour que la logique du personnage soit solide. J’ai aussi dû prévoir avant de commencer l’écriture quels indices j’allais donner au lectorat sur l’identité de l’antagoniste sans que ce soit trop évident.
    C’était un vrai casse-tête, mais aussi car j’ai beaucoup de mal à me mettre dans la peau d’un personnage avec des valeurs si opposées aux miennes.

    6. Les personnages que tu mets en scène viennent-ils de ton imagination ou sont-ils tirés d’inspirations réelles ?

    Ils viennent majoritairement de mon imagination. Je pars souvent, de manière consciente ou non, d’archétypes de personnages à qui je donne par la suite une identité propre. Par exemple l’archétype du mentor pour Raphaël, l’érudit pour Gaspard, la guerrière pour Jadhiel, la femme bourgeoise pour Elena… Mais je prends soin de créer un passé à chaque personnage et des traits de caractère nuancés pour en faire des êtres multidimensionnels.
    Pour autant, il m’arrive parfois de m’inspirer du réel. Je me suis beaucoup basé sur ma propre expérience de la transidentité et de la non binarité pour écrire les questionnements identitaires d’Adriel.

    7. Quelles ont été tes sources d’inspiration tant pour les personnages que pour les décors d’Adriel ?

    L’idée déclencheuse de ce roman était l’envie de créer un héros de cape et d’épée transgenre, j’ai donc été inspiré par pas mal de films de cape et d’épée, comme les différentes adaptations de Cyrano de Bergerac et des Trois Mousquetaires, mais aussi Le Masque de Zorro, qui m’a profondément exalté dans l’enfance.
    Le roman À la Pointe de l’Épée d’Helen Kushner m’a aussi beaucoup inspiré, d’autant plus que pour la première fois, j’y ai trouvé un héros épéiste gay.
    Les esprits aiguisés pourront même faire des rapprochements au niveau du choix des noms, sortes d'easter eggs littéraires. On retrouve les prénoms d’Elena et Raphaël comme dans Le Masque de Zorro, mais aussi le nom de famille de “Montfleury” comme dans Cyrano, et une taverne qui s’appelle "Le ragoût de Ragueneau" (référence à Cyrano là encore). Pour les noms de ville, je me suis aussi inspiré des personnages de la Commedia dell’arte et de personnalités de l’époque : Dellart, Lully, Colombine
    Pour les décors, je me suis inspiré très librement de la France de Louis XIV pour donner au château de Khan-la-Garde des airs de Versailles avec ses grands jardins et une population très riche vêtue de ses plus beaux atours. J’ai choisi le turquoise et le doré comme couleurs dominantes du palais, et pour sa façade, je me suis inspiré du Zwinger en Allemagne. L’intérieur du château est inspiré de l’art baroque.
    Pour la ville de Colombine, j’ai voulu trancher clairement avec le superbe de Khan-la-Garde en proposant des décors qu’on pourrait apparenter à une fin de Moyen-âge fictive : si le quartier des arts est plein de fanions, de sculpteur.ices et de danseur.euses, les autres sont plutôt sales et sombres.

    8. Connaissais-tu la fin d’Adriel avant de commencer à l’écrire ou les personnages t’ont porté vers cette conclusion ?

    Pour mes romans, je connais toujours la fin avant de commencer à écrire, et la fin d’Adriel m’a valu de noircir des pages et des pages d’idées et d’hypothèses sur ce qui pourrait advenir. Finalement, la fin qui a été retenue, c’est un collègue auteur qui l’a trouvée !
    Je fais toujours un long travail préparatoire avant de commencer l’écriture, c’est la partie que je préfère dans le processus. Je crée l’univers, le système de magie, la carte, les personnages… et ma dernière étape, c’est de créer le tableau de découpage de chapitres du roman. Tout bouge en cours d’écriture, je remanie mes chapitres, j’en fusionne, je déplace des éléments d’intrigue, je reste fluide. Et lors des réécritures, ça bouge encore plus. Par exemple, l’épilogue prévu pour Adriel est devenu le prologue dans une nouvelle version, mais mon éditrice a proposé de supprimer tout ça dans le roman publié. Du coup, j’ai partagé ce prologue (et le nouvel épilogue) sur mon site internet car je les aime beaucoup.

    9. On le voit, Adriel offre une belle visibilité de la communauté LGBTQIA+ (mais pas que !) et explicite beaucoup de questionnements que peuvent avoir les personnes queer, est-ce que la création de cette histoire t’as aidé dans ta vie de personne queer ?

    J’ai vraiment écrit Adriel avec une volonté de parler de transidentité et de non-binarité, aussi bien pour les personnes concernées que pour celleux qui n’y comprennent pas grand-chose. Écrire ce roman était un exutoire. Je l’ai écrit peu de temps après mon coming-out, j’y ai donc mis mes questionnements et mes peurs, mais aussi mes joies et mes espoirs pour l’avenir. Peu à peu, tout comme le personnage d’Adriel, je me suis libéré pour vivre pleinement mon identité. Ça en fait un roman important pour moi et très intime.
    Je suis heureux d’avoir des retours à la fois de personnes queer qui se sentent vues, reconnues et représentées, mais aussi de personnes qui vivent complètement en-dehors de la communauté LGBTQIA+ qui me disent mieux comprendre la transidentité, la non-binarité et ce que celleux qui les vivent ressentent. C’était un de mes objectifs.

    10. Y a-t-il un message que tu voudrais faire passer ou une question que tu voudrais aborder ?

    Dans Adriel, j’ai présenté un héros en pleine quête identitaire, en miroir au stade dans lequel je me trouvais dans ma propre vie à ce moment-là. Aujourd’hui que je vis en paix avec ma transidentité, j’ai envie d’écrire des personnages transgenres avancés dans leur transition. Moins de pleurs, plus autant de doutes, je veux m’éloigner de la souffrance engendrée par le fait de ne pas savoir qui on est et toutes ces peurs paralysantes qu’on peut ressentir au début de son parcours. C’est important d’en parler, je l’ai fait et peut-être que je le referai, mais maintenant j’ai envie d’écrire des personnages transgenres qui vivent en paix avec leur identité. Je veux écrire des intrigues où la transidentité n’est pas un des sujets principaux, même s’il y a un ou des personnages transgenres dans l'œuvre.
    C’est ce que j’ai fait avec mon deuxième roman, pour lequel j’espère signer un contrat dans les mois à venir, et aussi avec mon troisième, en cours d’écriture en ce moment-même. J’ai hâte que mes prochains projets voient le jour et j’espère pouvoir rencontrer encore plus de lecteurices grâce à eux !

    Léo Mx

    Il/Iel - Auteur de l'imaginaire

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    Propos recueillis par votre journaliste Aliotis ^^