• Chapitre 50 : Larmes

    Nous sommes mercredi soir et j'attends Yuri à Siam bien plus tôt que prévu. Le mot "angoissé" n'est pas assez fort pour décrire ce que je ressens en ce moment.

    En fait, je l'ai appelée lundi soir pour que nous puissions nous rencontrer mardi, mais elle était occupée, car elle avait déjà fait des plans avec ses amies. Yuri pensait que c’était dommage et elle n’arrêtait pas d’en parler parce que je l’ai rarement appelée et invitée quelque part en premier. Elle l'a reporté à mercredi à la place et a promis qu'elle se précipiterait tout de suite.

    J'ai eu un pincement au cœur quand j'ai entendu sa voix ravie.

    Qu’est-ce que je vais faire ici...?

    Phun m’a tenu compagnie jusqu'à il y a dix minutes. Il a essayé de me réconforter, probablement parce qu'il était évident que je subissais une tonne de stress. Il m'a dit qu'il pouvait attendre si je n'étais pas prêt et qu'il était d'accord avec notre statut actuel. J'ai refusé de reculer quoi qu'il dise. Je ne voulais plus blesser indirectement Yuri. Quand j’ai décidé de le faire, je me suis rendu compte que c’était une des raisons pour lesquelles je ne pouvais pas dire aux gens que je suis avec Phun. Je ne voulais pas blesser Yuri en rendant publique ma relation avec Phun alors que j'étais encore dans une relation avec elle.

    Phun m’a légèrement serré l'épaule avant de partir alors qu'il était presque l’heure pour Yuri et moi de nous rencontrer. Il m'a dit qu'il allait vérifier certains livres en attendant. Il veut que je l'appelle une fois que j'aurai fini.  J'ai acquiescé à ses paroles sans le regarder puisque mon esprit s'emballait sur ce qui allait se passer.   

    Je n'ai pas eu à attendre longtemps avant que quelqu'un avec une petite silhouette aux expressions lumineuses arrive. Yuri arrive normalement à nos rendez-vous plus tôt que prévu. Cette fois n'est pas différente. Elle semble surprise de me voir l'attendre. “Noh ! Tu es là si tôt !” Crie-t-elle avec une voix joyeuse, sautant sur une chaise près de moi avec un grand sourire, montrant ses jolies canines.

    Je me force à sourire pour elle. Il y a une douleur lancinante dans mon cœur. C'est ce sourire que je suis sur le point de détruire, n'est-ce pas ?

    “Je n'avais pas vraiment grand-chose à faire aujourd'hui, c'est pour ça.”

    “Alors, y a-t-il un endroit où tu veux aller ? Ou tu cherches à acheter quelque chose ? Je peux t’aider à faire tes achats. Ah, je suis tellement contente ! C'est la première fois que tu m'appelles et me demandes d'aller quelque part avec toi, tu sais ! Cette Yu est prête à tout si tu as besoin de son aide, n’importe quoi !" Me dit-elle en levant le poing en guise d'encouragement. Je me déteste tellement en ce moment.

    "Y a-t-il un endroit où tu veux aller, Yu ?" Je n'ai pas la force de répondre correctement, alors je lui pose la même question. Yuri secoue la tête et me fait savoir qu'elle ne veut rien.

    “Je suis allée faire du shopping avec mes amies hier. Je n’ai pas l’argent pour faire plus de courses, haha.” Me dit-elle en regardant à l’extérieur du magasin. “Mais je veux quand même manger des crêpes chez Aino ! Allons en chercher !" Son ton vif fait naître un sourire sur mon visage. Nous partons acheter les crêpes sans que je ne proteste.

    Nous n'avons pas eu à attendre longtemps. Yuri a maintenant une crêpe au lait dans sa main comme elle le voulait. Je l'ai payée puis je l'ai emmenée faire une promenade. "Tu veux autre chose ?" Mais il semble que Yuri n'arrive toujours pas à se remettre de sa surprise puisque je suis si gentil avec elle aujourd'hui.

    "Pas vraiment. Mais tu ne veux pas quelque chose, non ? C'est toi qui a appelé.”

    Je bégaye un peu. “Oh… eh bien… non, pas vraiment. J'ai appelé parce que j'avais envie d'appeler.” Yuri sourit encore plus à mon énorme mensonge. 

    "Vraiment ?! Promenons-nous ensemble alors. Je ne suis pas pressée de rentrer à la maison aujourd'hui.” Me dit-elle joyeusement.  Elle me prend le bras comme si elle était une petite enfant.                      

    Cela me fait mal de voir la joie sur son visage. Je ne sais pas par où commencer, ni comment en parler. Plus je la vois sourire, moins je trouve le courage de lui faire du mal. Je ne peux même pas évaluer dans quelle mesure ce que je vais faire va l’affecter.

    Nous avons marché autour de Siam, apparemment comme tous les autres couples de lycéens. Yuri m'a emmené de magasin en magasin. Elle m'a demandé de l'aider à choisir des vêtements et m'a dit que c’étaient des choses qu’elle voulait. Parfois, elle choisissait une belle chemise et la posait contre moi. Nous avons regardé une tonne de choses mais nous n'avons rien acheté. Yuri m'a dit qu'elle en avait déjà acheté un tas hier. Et personnellement, je n'étais pas d'humeur à acheter quoi que ce soit pour moi de toute façon.

    Nous avons tourné autour de Siam pendant très longtemps. Nous sommes entrés dans tous les magasins de Paragon, puis nous nous sommes dirigés vers Siam Center et avons continué vers Discovery. Après cela, nous sommes allés au MBK Center puis sommes descendus à Bonanza. Yuri s'est arrêtée pour acheter une paire de boucles d'oreilles et un bracelet avant de retourner à Siam. Si c'était un autre jour, je me plaindrais sans arrêt, mais aujourd'hui, je ne peux que me promener silencieusement alors que mon esprit est occupé, pendant que Yuri s'amuse beaucoup.

    “Noh ! Tu n'as pas mal aux jambes aujourd'hui  ?! Noh. Noh ? Noh !"

    "Hein ?! Qu'est-ce qu’il y a ?" Je suppose que je suis tellement perdu dans mes propres pensées que je n'ai pas entendu Yuri. Elle fait la moue comme une enfant pendant un moment, mais je finis par sourire.

    “Je t'ai demandé si tu avais mal aux jambes aujourd'hui ? Nous avons marché des kilomètres maintenant.” Je force un petit rire et un autre sourire, probablement parce que je vois un grand sourire et un rire éclatant venant d'elle.

    “Non… je peux continuer. Mais est-ce que tu as faim ? On va au Milk Plus ?” Nous sommes passés devant la boutique et je me souviens que Yuri aime s’y détendre et observer les gens passer. La jeune fille me fait rapidement un signe de tête et joint son bras au mien, ouvrant la voie vers le café bondé.

    Un membre du personnel nous crie des mots de bienvenue. Je jette un coup d'œil et je vois Phun assis dans un coin en train de lire un livre. Yuri le repère également.

    "Oh, Phun !" Aussitôt, Yuri le salue avec entrain. Phun lève les yeux de son livre et nous voit tous les deux.

    Une légère lueur de panique clignote un instant dans ses yeux avant qu'il ne me regarde. Il se force à sourire et fait signe à Yuri. "Salut…"

    “Eh ? Tu attends qui ?” La jeune fille rejoint la table de mon ami. C'est incroyablement gênant pour moi. Phun me regarde pour que je l'aide.

    "P-personne... Je lisais juste." Dit-il quand je ne réussis pas à croiser son regard. Seule la fille à notre table répond de manière énergique.

    “Tu veux manger quelque chose avec nous, Phun ? Tu restes ?” Demande-t-elle, Phun réagit en fermant lentement son livre.

    "Ça va. J'étais sur le point de partir…“ Ses yeux perçants me regardent un instant. "As-tu déjà mangé...?" Je ne sais pas s'il le demande à moi, à Yuri ou à nous deux. En tout cas, c’est la même chose, non ?

    "Nous sommes ici pour manger un morceau ensemble." Yuri répond pour nous avec un grand sourire que Phun lui rend. Je regarde ce gars ranger son livre et sa trousse dans son sac avec un petit sourire. "Je vais y aller alors... Prenez soin de vous."

    Phun nous le dit et il me tapote légèrement le dos. Il me regarde comme s’il voulait me demander si j’allais y arriver. Je lui fais un sourire et un hochement de tête.

    Bien sûr que je peux le faire. Je dois le faire. Quoi qu'il arrive.

    Phun a maintenant un doux sourire sur son visage. Avec ses lèvres, il forme silencieusement les mots ‘N’oublie-pas-de-m’appeler.’ avant qu'il ne quitte le café. Je regarde son dos alors qu'il s’éloigne, je voudrais qu'il puisse rester. Dans un moment comme celui-ci, j'aimerais qu'il soit à mes côtés pour me soutenir. Cependant, je sais très bien que je dois le faire seul.

    Yuri regarde Phun partir et elle a une expression étrange sur son visage. "Noh... tu crois qu'il attendait ici sa nouvelle petite amie ?"

    "Qu'est-ce qui te fait penser ça ?!" Je proteste rapidement. Yuri incline la tête d'avant en arrière comme si elle réfléchissait à quelque chose.

    “Je parie que Phun a rompu avec mon amie parce qu'il a trouvé quelqu'un de nouveau. J'adorerais voir à quoi elle ressemble, il n'y a aucun moyen qu'elle soit plus jolie que Aim. Hmph !" Ses paroles me font réaliser qu'elle ne connaît toujours pas toute l'histoire. Mon estomac se tord.

    "Hé, peut-être que tu réfléchis trop à ça. Il est possible qu'ils avaient des problèmes."

    "Alors tu sais ce qui s'est passé ?!" Ah, maintenant je suis sur la sellette. J’ai soudainement très chaud malgré le fait que le climatiseur soit en route ici.

    “Euh, comment je suis censé savoir ce qui s'est passé entre eux ? Tu ne vas pas commander ?” Elle attend et je pense qu'il serait préférable de couper court à notre conversation. Yuri regarde mon visage et il semble qu'elle ne me croit pas. Néanmoins, elle se retourne et commande du pain et du lait sans rien dire d'autre.

    -----------------

    Nous sommes restés à l'intérieur de Milk Plus jusqu'à ce qu'il fasse nuit dehors. Yuri m'a joyeusement raconté son voyage au Japon pour rendre visite à ses proches. (Sérieusement ? Elle est montée sur cette statue de chien à Shibuya ?)  J'étais tellement captivé par ses histoires, ses expressions brillantes et sa drôle de façon de bouger quand elle les mettait en scène pour me montrer, que j'avais presque oublié la raison pour laquelle je l'avais invitée aujourd'hui.

    Elle a continué avec plus d'histoires qui m'ont fait rire très fort. J'ai craqué pendant ses poses étranges au point où mon estomac me faisait mal. Je riais si fort que j'ai commencé à pleurer jusqu'à ce qu'elle arrête enfin de me torturer avec toutes les histoires drôles.

    "Noh, tu te rends compte de quelque chose ?" Demande soudain Yuri après que nous ayons partagé quelques rires à propos de ce que son frère de sept ans a fait.

    Je lève les sourcils et attends d'entendre ce qu'elle a à dire ensuite. Yuri se tait un instant avant de me sourire.

    "Tu as vraiment été adorable aujourd'hui." Ah... recevoir un compliment comme ça à l'improviste me met dans l'embarras.

    "Pourquoi ? J’ai l’air beau aujourd'hui ?” Je dois juste dire quelque chose pour couvrir mon embarras. Yuri secoue la tête. Hein ? Donc je ne suis pas beau ?

    "Pas comme ça. Mon Noh est beau tous les jours de toute façon.” Hm, c'est mieux comme ça. Haha. Je souris et Yuri continue. "Mais tu es particulièrement mignon aujourd'hui. Comme… tu es super gentil."

    "Je ne suis pas gentil avec toi normalement ?"

    “Nooooon. C'est juste... tu es... particulièrement gentil aujourd'hui." Ha, tu essayes de te rattraper maintenant, n'est-ce pas ? Je regarde son visage souriant et je souris avec elle, même si j'ai l'impression que mon cœur est serré parce que je sais pourquoi je suis gentil avec elle aujourd'hui.

    "Yu..."

    "Allons prendre des photos ensemble ! Tu es si gentil, j'ai besoin de quelque chose pour me souvenir de ce moment ! S'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ? La cabine est au deuxième étage près du café. S'il te plaît ? S'il te plaît ? S'il te plaît ?” Elle ne me donne même pas la possibilité de refuser. Elle me serre le bras avec ses deux petites mains. Elle me rend vraiment les choses difficiles, mais je ne veux pas la contrarier aujourd'hui.

    "Bien sûr..." Cette simple réponse fait sourire joyeusement Yuri. Elle me tire immédiatement au deuxième étage de Milk Plus. Je la suis volontiers.

    ---------------

    Ce dont Yuri parlait, c’est un stand d'autocollants. Nous montons les escaliers pour trouver le stand importé du Japon. Les filles appellent ces choses purikura. C'est mignon. Yuri dit qu’on peut y écrire des messages personnels. Il y a aussi des personnages de dessins animés que l’on peut utiliser pour décorer les photos. Ah, je vais juste laisser Yuri gérer ça.  Je ne suis pas doué pour ces choses-là. 

    La cabine nous parle japonais et ça me prend par surprise. Je n'ai aucune idée de ce qu'il dit. Il y a quelques lignes et un bruit d'obturateur. Quoi ?! Je n'étais même pas prêt ! J'ai l'air si idiot.

    Yuri rit fort avant de me faire un signe pour reprendre les photos. Je comprends comment cette chose fonctionne maintenant, alors on s'amuse beaucoup avec les poses. Il a fallu quatre essais avant d'en obtenir une sur laquelle nous avions l’air bien, c’était le dernier. (Nous étions en compétition pour savoir qui pouvait faire l'expression la plus bizarre.) Yuri rit joyeusement lorsque le photomaton nous montre toutes les photos que nous avons prises.

    "Wow, je n'arrive pas à croire que tu aies fait ça, Noh." Ce n’est pas suffisant qu’elle rit, maintenant, elle fait des commentaires à leur sujet. Je regarde Yuri sur les photos, qui n'a pas l'air beaucoup mieux. "Les tiennes sont tout aussi mauvaises."

    Elle rit et écrit quelque chose à l'écran auquel je ne fais pas très attention. Ma montre me dit qu'il est de plus en plus tard, alors pourquoi je continue à faire traîner les choses ?

    Yuri glousse toujours à proximité pendant que je reste immobile. Elle imprime les autocollants et s'amuse à les découper.

    "Celui-ci est le tien ! Et celui-là est à moi." Yuri me tend une petite enveloppe. Je lève les sourcils et ris quand je regarde les photos et vois qu’elles sont décorées de pattes de chiot et de pattes de chaton sur tout mon visage.

    "Hey ! Tu m'as fait paraître si moche !” Je la gronde gentiment et je la regarde prendre une expression sournoise. 

    "Ce n'est pas différent de comment tu es normalement..." Hein ?! Fais attention ! Tu n'as pas dit que j'étais beau quand on était à Milk Plus ?!

    Je l'attire rapidement vers moi en enroulant mon bras autour de son cou et frappe légèrement sa petite tête avec l'enveloppe. Elle se tortille en riant avant de me montrer une photo différente. “Tu es super beau sur celle-ci ! Je l’adore !”

    Je m'arrête et regarde la photo. C'est la dernière que nous avons prise, quand Yuri a dit de faire une tête normale. Elle a été décorée avec deux couronnes, une de prince et une de princesse. Il y a des cœurs partout.

    Une douleur aiguë me traverse lorsque je lis ce qui a été écrit sur notre photo. NOH ♥ YU.

    "Yuri..." J'appelle faiblement son nom, ma gorge est complètement sèche. Yuri sourit toujours en montrant plus de photos. 

    "Celle-ci a l'air drôle, mais tu es toujours adorable !"

    "Yu..." Je l'appelle une fois de plus. Yuri choisit une autre photo pour me la montrer.

    "Gardons celle-ci dans nos portefeuilles. Comme ça, tu penseras à moi quand tu la verras ! "

    "Yu !" Ma voix s’élève un peu plus fort et elle se calme. Elle me regarde avec des yeux ronds curieux.

    "Qu'est-ce qu’il y a, Noh ?"

    "Je suis... désolé."

    “...”

    Yuri me regarde comme si elle ne comprenait pas ce que j’avais dit. Elle mordille sa lèvre et me pose une question. "Tu es désolé ? Pourquoi, Noh ?"

    Je l’admets, je ne peux pas prononcer un autre mot.

    Nous sommes tous les deux silencieux, perdus dans nos propres pensées. Yuri remarque à quel point je me comporte bizarrement. "Noh... tu as finalement trouvé cette personne, n'est-ce pas ?" Sa voix brillante tremble. Je n’ai pas besoin de me tourner vers elle pour savoir dans quel état émotionnel elle se trouve.

    J'acquiesce lentement avant de finalement décider de regarder son visage clair. Je vois Yuri éclater en sanglots, tenant toujours entre ses mains les deux enveloppes.

    "... C’est Jeed...?"

    "Non… ce n'est pas Jeed." Je lui réponds et je fais un pas vers elle. Elle semble prête à  s'effondrer d'une minute à l'autre. Ses épaules tremblent alors je l'attire contre moi et la serre doucement. "Nous pouvons toujours être amis, n'est-ce pas...?"

    Mon uniforme scolaire est trempé des larmes de la fille dans mes bras. “Noh… tu peux me dire…? Tu peux me dire qui elle est ? Qui est cette fille chanceuse…?” Elle bégaie et je resserre mon étreinte. J'ai l'impression d'être trop cruel envers elle.

    "… Je suis désolé…"

    Les sanglots de Yuri deviennent de plus en plus forts et mon cœur est presque en morceaux. Elle pleure comme si c'était la dernière fois que nous allions nous voir. Personnellement, je considère toujours Yuri comme une très bonne amie et je suis prêt à la revoir et à sortir quand elle veut.

    Ses petites mains agrippent ma chemise et je tapote gentiment ses tresses. "Nous pouvons toujours être amis, non...?" Je lui demande encore une fois même si je me rends compte que c'est une demande très égoïste.

    Yuri arrête de pleurer et me lâche. Ses yeux sont toujours rouges. Ses lèvres tremblent encore. Et pourtant, elle fait de son mieux pour me sourire. Elle rapproche son visage du mien.

    Ses lèvres rouges touchent presque les miennes. Elle bouge et colle son nez contre ma joue pendant un moment.

    Je la laisse rester et s'imprégner de tous les sentiments bien intentionnés que j'ai pour elle. Un peu plus tard, je me rends compte que mes propres larmes coulent sur ma joue. Yuri s'éloigne enfin.

    “Je sais que tu la rendras heureuse… tout comme tu me rends heureuse.” Me dit-elle avec un sourire à travers ses larmes.

    “Je t'aime beaucoup, Noh.” Me dit-elle d’une petite voix qui semble s'affaiblir de minute en minute. Je la regarde me faire un dernier sourire et prendre son sac, avec l'intention de partir. Cette image est tellement saisissante que j’attrape rapidement son poignet pour qu'elle se retourne.

    "Nous nous verrons toujours, n'est-ce pas ?"

    Son adorable sourire est toujours sur son visage. "Bien sûr ! Je suis ta meilleure amie, n'est-ce pas ?! "Me dit-elle en baissant son poignet pour que je lâche prise. Elle s'éloigne, empruntant un chemin qui la rendra probablement plus heureuse.

    Elle a dû vivre tellement de choses avec moi.

    J'ai l'impression que le téléphone dans ma poche pèse une tonne. Je le prends et je passe un appel à la personne qui m'attend. Je me sens si faible.

    "Phun... je... ne peux pas gérer ça. Merci de m'avoir attendu, mais… je peux être seul ce soir ? Ouais… ça va. Merci… On se voit bientôt…”

    Je n'avais aucune idée que j'étais capable de blesser quelqu'un d'autre de façon aussi horrible.

     

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